14 Juillet 2016: la France à l’agonie

Remarque: Ce texte fut au départ publié sur mon compte Tumblr, à l’attention de mes abonnés vivant en France. Je poste à présent ce poème en prose, sonnant comme un hommage funèbre, à tous les citoyens hexagonaux souffrant actuellement de la tournure déplorable prise par leur gouvernement.

Saisissons l’occasion que nous offre ce jour significatif pour les citoyens de l’Hexagone pour célébrer les quelques bons côtés de la France avant que cette dernière ne termine sa transformation en État totalitaire et martial, au frontières fermées et aux esprits étriqués.

Souvenons-nous des poètes, des artistes, des comédiens qui ont fait la grandeur de ce pays, à la barbe de leur gouvernement incompétent et criminel.

Souvenons-nous du temps pas si lointain où la cuisine française était encore renommée pour sa qualité et sa richesse sensorielle.

Souvenons-nous des monuments qui ont résisté au temps, aux spéculations urbaines et aux révolutions avortées.

Souvenons-nous du bon goût et de la richesse intellectuelle des grands penseurs français avant l’avènement de la culture télé, de la beaufitude et des campings.

Souvenons-nous de l’époque où on ne tuait pas vos clowns sous prétexte qu’ils faisaient leur travail.

Souvenons-nous également de tous ces gens, hommes, femmes et autres, qui ont combattu les forces de la haine et de la terreur et dont le message s’est perdu dans les méandres de la bêtise.

Souvenons-nous de toutes les fois ou moi et mes congénères, planqués dans notre îlot de richesse et de neutralité, nous nous sommes foutus de votre gueule, vous traitant d”Italiens qui ne sourient pas”, d’“éternels râleurs”, de “paresseux privilégiés”, en pensant que nous ne faisions rien de vraiment mal et que les choses resteraient les mêmes.

Et souvenons-nous de tous ces manifestants pacifiques rués de coups par les forces de l’ordre, pour avoir commis la simple erreur de s’être battus pour leurs droits et leur liberté, un concept qui semble à présent si lointain pour le “pays des droits de l’homme”.

Je suis triste pour vous, amis français. Je suis triste que Marianne soit constamment violée et bâillonnée. Je suis triste que vos femmes, vos étudiants, vos membres de la communauté LGBT+, vos minorités ethniques, vos handicapés, soient si mal acceptés et servis par votre gouvernement.

Je suis triste pour vous chers Français. Mais je me rassure en pensant que je vous rejoindrai bien un jour dans l’apocalypse fasciste, au vu de l’évolution de mon propre pays. Gardez-nous une place en enfer, on arrive !

Et alors qu’une larme salée coule sur mes joues, je ne peux m’empêcher de chantonner, amèrement;

“Douce France,

cher pays de mon enfance,

bercée de tendre insouciance,

je t’ai gardé dans mon cœur.

Oui, je t’aime !

Et je te donne ce poème,

Oui, je t’aime,

dans la joie ou la douleur…”